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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
25 mai 2011

E6-J38

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Du Col de la Descarga au Plat del Castellar

Nous levons le camp à 7h30, encore éprouvés par les efforts de la journée précédente. La météo est clémente, mais une lourde atmosphère rend nos pas plus lourds et notre progression, plus pénible. Nous nous lançons dans une interminable descente vers Arles-sur-Tech, espérant y arriver avant midi. Le paysage se transforme progressivement, trahissant l'influence méditerranéenne de la région. Par moments, le GR 10 serpente à travers des zones de garrigue, ajoutant une touche exotique à notre randonnée. Au gré de notre marche, nous cueillons avec enthousiasme des girolles, toujours émerveillés par cette rencontre magique avec la nature, même si ce n'est pas notre première découverte de champignons.

Arrivés au Plat del Castellar, un camp plutôt atypique attire notre attention. Un immense tipi se dresse en son centre, apportant une touche de tranquillité à l'endroit. Nous traversons le camp, habité par des personnes vivant, volontairement ou non, en marge de la société. Certains résidents, à proximité d'un abri de fortune, nous invitent même à partager un café avec eux. Nous déclinons l'invitation, faute de temps, mais aussi, il faut bien l'admettre, par une pointe d'appréhension. Bien que nos valeurs diffèrent, nous ne pouvons que reconnaître le courage qu'il faut pour rejeter les conventions établies de notre société. Seul l'avenir dira si leur choix était le bon.

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Du Pla del Castelar au refuge des Vigourats

Arrivés au refuge des Vigourats, nous croisons la route de deux jeunes randonneurs en pleine effervescence, tout juste partis de Banyuls quelques jours plus tôt et désormais en route vers Mérens-les-Vals. En les observant, c'est comme si nous nous replongions dans nos propres souvenirs, à l'époque où nous entamions notre propre grande aventure. Un sentiment de bonheur pour eux nous envahit, mêlé toutefois d'une certaine mélancolie. Oui, à mesure que nous progressons, le but ultime se dessine, se rapproche, et avec lui, la fin de notre périple. Cette réalité s'impose doucement à nous, réveillant en notre for intérieur une multitude de sentiments contrastés.

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Du refuge des Vigourats à Arles-sur-Tech

La descente en direction d'Arles-sur-Tech se révèle véritablement interminable. Nous pouvons apercevoir la petite ville nichée au fond de la vallée, encore lointaine. Petit à petit, ce bourg montagnard se fait plus proche… Enfin, c'est aux alentours de midi que nous foulons les premières rues pavées de la ville. Le temps, gris et lourd, n'empêche pas la chaleur de se faire ressentir. Nous nous accordons une pause bien méritée dans un bar, le temps de savourer une bière glacée, véritable baume pour nos efforts soutenus. Après avoir fait le plein de pain, de fruits frais et de pansements, nous reprenons notre route, en quête d’un lieu paisible où nous poser pour notre pause déjeuner.

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Pique-nique à Arles-sur-Tech

Il y a quelque chose de particulièrement réjouissant à cuisiner des champignons fraîchement cueillis le matin même ! C'est exactement ce qui est au menu de notre déjeuner. Nicolas s'occupe du nettoyage des champignons pendant que je les prépare à la cuisson. À peine avons-nous terminé de manger que de légères gouttes commencent à tomber. À ce moment-là, nous sommes loin de nous douter de ce que la suite de la journée nous réserve !

 
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De Arles-sur-Tech au col de Paracolls

Revêtus de nos ponchos, nous prenons la direction du Col de Paracolls l'esprit serein. À peine avons-nous entamé notre marche que la pluie se fait déjà battante. La montée est abrupte, et il n'est pas question de faire demi-tour. À mi-parcours, les grondements sourds et violents de l'orage se font entendre, et la pluie se transforme en véritable déluge. Nous sommes pris dans des trombes d'eau; les ponchos ne nous offrent plus aucune protection. Plus nous grimpons, plus l'orage redouble de violence. Notre sentier s'est changé en torrent tumultueux. Nous sommes trempés jusqu'à la moelle, de la tête aux pieds. L'air se rafraîchit de plus en plus. Notre seule option est de franchir imprudemment le col sous l'orage, en courant !

Après 2h30 d'une marche épuisante, nous atteignons enfin le col, qui, heureusement, est moins exposé que nous le craignions. Nous le traversons en courant, slalomant entre les éclats de tonnerre.

       
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Du Col de Paracolls au gîte du Moulin de la Palette

La descente vers le gîte d'étape se fait interminable, accentuée par l'atmosphère lugubre du temps exécrable. Face à ces conditions météorologiques extrêmes, nous optons pour le confort et la sécurité d'un logement au gîte pour la nuit.

Nous progressons rapidement, déterminés à ne pas nous attarder sous la menace persistante de l'orage. À seulement 100m du gîte, nous découvrons avec consternation que le petit ruisseau, habituellement paisible, s'est métamorphosé en un torrent impétueux aux eaux boueuses, rendant tout franchissement à guet impossible. Heureusement, grâce à nos cartes détaillées, nous dénichons une solution alternative. 500m en aval, un petit pont est indiqué sur la carte. Après 45 minutes d'une marche angoissée, ayant bravé une propriété privée et une barrière, et avec la crainte d’être refoulés, nous atteignons finalement le gîte du Mouli de la Paleta, soulagés et impatients de trouver refuge.

       

Au Moulin de la Palette

Les propriétaires du lieu nous réservent un accueil chaleureux et bienveillant, une atmosphère réconfortante après la journée éprouvante que nous venons de traverser. Il n'y a rien de plus agréable que de s'offrir une douche chaude, un instant de pur bonheur pour détendre nos muscles fatigués. Nous profitons également de cette pause bien méritée pour faire sécher notre linge, mis à rude épreuve par l'orage.

Dans la chambre que nous avons la chance d'occuper seuls ce soir, nous perpétuons notre rituel de l'apéritif, avec quelques cacahuètes pour agrémenter ce moment de détente. À travers la fenêtre, nous observons la pluie tomber dru, et nous ne pouvons nous empêcher de penser à la chance que nous avons de nous trouver bien au chaud et à l'abri.

La soirée se poursuit dans une ambiance conviviale et chaleureuse autour de la table familiale, un moment de partage et de gourmandise qui clôture parfaitement cette journée intense.

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