E6-J39

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	Du Moulin de la Palette à Montalba Quittant le Moulin de la Palette, nous nous mettons en route pour Montalba, avec des souvenirs mémorables d'une nuit reposante et d'un petit déjeuner copieux partagé en compagnie de Laurent. Nos chaussures, bien que toujours humides, sont chaussées et prêtes à affronter le chemin. Nous entamons notre marche du jour en douceur, laissant le temps à nos muscles de se réchauffer. Le soleil timide du matin peine à nous réconforter, et une brise fraîche du nord souffle vigoureusement. Nous savons que nous devrons compter sur notre énergie musculaire pour trouver notre chaleur. Le chemin emprunté se révèle être un mélange agréable de petits sentiers forestiers, offrant une grande variété de paysages et de sensations. Tantôt en montée, tantôt en descente, le sentier alterne entre passages étroits et pierreux, et sections plus larges et terreuses, tout en serpentant le long des flancs montagneux, suivant les contours du terrain. À notre arrivée au hameau de Montalba, nous découvrons une petite tente dressée au beau milieu d’une prairie verdoyante. Nous choisissons de passer discrètement afin de ne pas déranger les occupants, encore endormis dans leur refuge éphémère."

De Montalba au Coll Cerda Nous abordons maintenant la première épreuve significative de notre journée : l’ascension du Coll Cerda, préambule à la montée vers le Roc de France. L'enjeu est de taille, avec 900 mètres de dénivelé positif qui se dressent devant nous. Le sentier, abrupt et exigeant, ne laisse aucune place à la facilité alors que nous nous lançons dans cette montée matinale. Il s'agit de l'un de ces chemins qui mettent vos jambes à rude épreuve tout en vous permettant de franchir rapidement les courbes de niveau. Transpirants et essoufflés, nous atteignons finalement le col, balayé par un vent froid qui nous glace sur place. Malheureusement, la vue imprenable sur le Canigou que nous espérions tant est obstruée par les nuages. Conscients du risque de refroidissement rapide, nous choisissons de ne pas nous attarder et de reprendre notre route sans tarder, afin d'éviter de tomber malade.

	Du Coll Cerda au Roc de France Nous nous enfonçons maintenant dans l'écrin majestueux d'une vaste forêt de hêtres, un environnement apaisant qui contraste avec la raideur de la montée vers le Roc de France. Malgré la pente abrupte, nous parvenons à bien gérer notre effort, soutenus par le constat réjouissant que nos sacs à dos s’allègent au fil des jours. Au cœur de la forêt, une agréable surprise nous attend : nous tombons sur une profusion de girolles, ajoutant une note positive à notre périple. Tout semble aller pour le mieux ! Approchant du Roc de France, nous nous laissons cependant tromper par le sentier. Sans nous en rendre compte, nous suivons le GR 10 qui contourne ce sommet emblématique sans y passer directement. Parvenus à cette constatation un peu tardivement, nous prenons la décision de laisser le Roc de France derrière nous, sans ressentir de déception. En poursuivant notre route, nous avons l'occasion de découvrir d’anciens puits à glace. Ce sont d’imposantes fosses qui ont été aménagées jadis pour la conservation de la glace, un témoignage intrigant de pratiques passées.

Du Roc de France au Col des Cirerers La descente vers le Col des Cirerers s’opère progressivement, nous offrant un panorama surprenant de divers terrains. Le parcours se montre riche en variété, stimulant constamment notre intérêt et notre curiosité. Lorsque nous atteignons le Col des Cirerers, il est déjà 13h00. Nous décidons de faire une halte pour notre traditionnelle pause déjeuner, un moment que nous avons pleinement mérité après les efforts déployés. Ce repas, au cœur de la nature, est l’occasion de recharger nos batteries et de prendre le temps d’apprécier le paysage qui nous entoure.

	Du col des Cirerers à Las Illas La portion de trajet qui s'étend du Col des Cirerers à Las Illas s'avère être un véritable défi, dominé par les étendues de bitume et les routes interminables. Cette étape représente davantage une transition qu'un moment de plaisir dans notre périple. Nos pieds sont douloureux et fatigués, et pourtant, notre moral reste étonnamment haut. Malgré la monotonie du paysage et la fatigue physique, nous ne laissons pas place à la mauvaise humeur. C'est donc avec un esprit positif et un sentiment d'accomplissement que nous atteignons Las Illas en fin d'après-midi. Nous sommes prêts à accueillir le repos et la récupération, prêts pour les prochains défis qui nous attendent sur le chemin.

De Las Illas au Col de Figuer Suite à une pause rafraîchissante et bien méritée avec une bière à l'auberge de Las Illas, nous décidons de reprendre la route pour chercher un endroit où bivouaquer plus haut, vers les hauteurs du village, au Col de Figuer. C'est avec un certain dépit que nous commençons l'ascension du col, empruntant une petite route en lacets peu engageante. Nous observons, de part et d’autre de la route, les signes évidents d’une urbanisation grandissante, ce qui ne manque pas de nous préoccuper. Même notre futur lieu de bivouac semble menacé, se trouvant sur un terrain bientôt destiné à la construction. Cela nous rappelle la fragilité de ces espaces naturels face au progrès et à l'expansion humaine, et renforce en nous la volonté de préserver ces lieux uniques. Malgré cela, nous continuons notre route, déterminés à profiter pleinement des moments qui nous sont offerts dans la nature, tant qu'ils sont encore là.

	Bivouac au Col de Figuer Nous dénichons finalement un petit coin de terrain plat, bien à l'abri du vent tenace et frisquet qui n'a de cesse de souffler. À proximité, un mince filet d'eau s'échappe d'une source discrète, nous offrant la possibilité de nous rafraîchir et de remplir nos gourdes. En bonus, des buissons de mûriers sauvages à proximité se prêtent généreusement à une cueillette improvisée, nous permettant de combler nos estomacs de leurs fruits juteux et sucrés. Ce bivouac, bien que simple et sans fioritures, marque la fin d'une journée riche en émotions et en découvertes.