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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
26 mai 2011

E6-J37

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jour37

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De la cabane de Bonne-Aygue au sommet du Canigou

Ce mercredi 4 août 2010, nous avons défini un objectif audacieux : admirer le lever du soleil depuis la cime imposante du Canigou. C’est donc dans la quiétude nocturne, sous un ciel constellé d’étoiles, que notre réveil retentit à 3h00 précises. Équipés de nos frontales, nous nous élançons dans la nuit, déterminés et prudents, conscients des défis que représente la randonnée de nuit avec un sac à dos chargé, surtout face à un dénivelé conséquent et abrupt.

Dans l’obscurité, notre marche se rythme au son de nos pas et de nos respirations, tandis que nos esprits s’affairent à calculer et recalculer sans cesse notre timing, évaluant nos chances d’atteindre le sommet à temps pour le spectacle tant attendu. Notre allure est rapide, peut-être même un peu trop.

Après plus de 1h10 de marche intense, nous parvenons au pied du pic de Joffre. L’heure est déjà à 5h00 du matin, et nous avons triomphé de plus de 620 mètres de dénivelé, mais la route est encore longue. Le spectacle promet d’être à la hauteur de nos efforts, et c’est avec un mélange d’excitation et d’appréhension que nous poursuivons notre ascension vers les étoiles.

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Du pic Joffre au sommet du Canigou

Il nous reste encore un redoutable 500 mètres de dénivelé positif à conquérir. Si nous voulons être les témoins privilégiés du lever du soleil depuis le sommet du Canigou, il nous faut absolument franchir cette distance en moins d’une heure. Nous prenons la décision de déposer nos sacs à l’écart du sentier, allégeant ainsi notre charge pour pouvoir avancer d’un pas plus assuré et accélérer la cadence.

Le sentier devient de plus en plus technique, un défi accentué par l’obscurité et notre unique éclairage à la frontale. Le temps file, et malgré nos efforts, nous avons l’impression de piétiner. À l’aube naissante, la silhouette imposante du pic se dessine, semblant à portée de main, bien qu’il ne s’agisse là que d’une trompeuse illusion d’optique.

Finalement, 50 minutes après avoir déposé nos sacs, nous atteignons le sommet, alors que le soleil n’a pas encore daigné se montrer. Un sentiment d’enchantement et de bonheur pur nous envahit. L'instant est intense, chargé d’émotions fortes et uniques. C'était un objectif audacieux, qui semblait presque irréalisable au vu des conditions météorologiques capricieuses des jours précédents.

Nous réalisons enfin notre rêve de grands randonneurs : nous voilà seuls, perchés entre le ciel et la terre, dans un moment de grâce hors du temps et de l’espace. Malgré le vent frisquet qui nous contraint à nous blottir les uns contre les autres, nous restons là, ébahis, à profiter du spectacle pendant plus d'une heure et demie.

 
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De la cime du Canigou au refuge des Cortalets

À présent, le soleil s'impose dans le ciel, répandant sa chaleur et plongeant les alentours dans une lumière éclatante et rassurante. Nous quittons le sommet, l’âme légère et le cœur empli de joie et de satisfaction, laissant derrière nous des moments empreints de magie. Lors de notre descente, nous croisons les premiers randonneurs matinaux, leurs regards empreints de surprise et d’interrogation ; ils ne peuvent qu’imaginer les instants précieux que nous venons de vivre.

Arrivés au refuge des Cortalets, une faim soudaine nous pousse à prendre un second petit-déjeuner. Nous commandons deux chocolats chauds, qui se révèlent être une déception gustative, à la limite du buvable. Il est vrai que nous sommes ici en plein dans l’effervescence commerciale du célèbre Canigou, où les 4x4 font incessamment la navette entre la plaine et le refuge des Cortalets, déversant un flot continu de visiteurs prêts à débourser sans compter pour vivre l’aventure du sommet mythique des Pyrénées Orientales.

Épuisés par notre effort matinal et pleinement conscients des défis que la journée à venir nous réserve, nous décidons de nous éclipser pour un instant de repos bien mérité, loin de l’agitation ambiante.

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Du refuge des Cortalets au Ras del Prat Cabrera

Nous empruntons un chemin escarpé et poussiéreux, une véritable épreuve pour nos pieds fatigués. La piste est jonchée de cailloux et de poussière, rendant la descente pénible. De plus, nous croisons incessamment ces 4x4 bruyants et poussiéreux qui perturbent notre marche et entament notre moral. La chaleur du soleil est accablante, et nos pieds commencent à montrer des signes de fatigue.

Heureusement, après une longue descente, nous atteignons enfin la fin de la piste. Un sentier plus calme et isolé nous tend les bras, promesse d’une suite de parcours plus paisible et agréable.

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Du Ras del Prat Cabrera à l'abri Pinatell

Nous suivons les contours de la montagne, entamant une descente vertigineuse le long des vastes pentes inférieures du Canigou. Notre itinéraire est ponctué par des passages en sous-bois, des zones d'éboulis et de petits cours d'eau. La descente est empreinte de quiétude, une invitation à la rêverie, nos pensées flottant encore là-haut sur les cimes.

Peu à peu, le ciel se couvre, enveloppant le sommet du Canigou dans un étau de nuages épais. Malgré cela, la fraîcheur de l'air est idéale pour la marche, apportant un confort bienvenu. Nos regards se portent au sol, à la recherche de cèpes, espérant agrémenter notre repas du soir une fois le bivouac atteint.

Arrivés à l'abri Pinatell, une agréable surprise nous attend : la cabane a été complètement rénovée. Elle se dresse fièrement devant nous, magnifique et accueillante. Si nous avions prévu de passer la nuit ici, ce lieu aurait été parfait. Mais le temps presse, nous devons reprendre notre route.

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De l’abri Pinatell au refuge de l’Estanyol

Nous progressons à une allure régulière le long d'un charmant sentier forestier, épousant doucement les courbes naturelles du paysage. Nous sommes loin d'être pressés et savourons chaque instant de cette marche sans fin, se délectant du simple plaisir de l'avancée.

À notre arrivée au refuge de l’Estanyol, nous faisons la connaissance d'un berger, de son fidèle compagnon canin et de ses deux chevaux. L'homme est un personnage atypique et chaleureux, marqué par les années et la rudesse de la vie en montagne. C'est un solitaire, dont l'aspect peut sembler intimidant au premier abord, mais qui dégage une mélancolie profonde, partageant son quotidien uniquement avec ses deux chevaux, tout aussi marqués par la vie que lui.

Nous engageons la conversation, et pendant plus d'une heure, nous échangeons avec cet homme énigmatique avant de reprendre notre route, enrichis par cette rencontre imprévue.

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Du refuge de l’Estanyol au Col de la Cirère

À mesure que les minutes défilent, le ciel se teinte de nuances de plus en plus sombres. Parvenus au col de la Cirère, l'idée de dresser notre tente germe en nous, mais l'absence flagrante d'eau courante et les grondements lointains, mais néanmoins inquiétants, de l'orage nous découragent bien vite. Les prévisions météorologiques étaient sans appel, annonçant des perturbations orageuses. Nous devons nous résoudre à accepter l'inéluctable et ajuster nos plans en conséquence.

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De la Col de la Cirère au Col de la Descarga

La descente qui clôture notre journée nous semble interminable et éprouvante. L'épuisement s'est emparé de nous, et chaque pas devient une véritable épreuve. Nous omettons volontairement de nous arrêter au refuge de Batère, craignant de perdre toute motivation pour repartir si nous faisons une pause trop prolongée. Une longue portion de route asphaltée achève de maltraiter nos voûtes plantaires, déjà bien endolories. Nous consacrons un temps considérable à la recherche d'un lieu de bivouac convenable et surtout, suffisamment plat pour pouvoir y installer notre tente.

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Au bivouac du Col de la Descarga

Notre installation sur le site s'est faite tardivement, après avoir consacré un temps considérable à la recherche d'un emplacement adéquat. Finalement, nous plantons notre tente non loin d'un petit ruisseau paisible, qui ajoute une touche de sérénité à notre campement. Comme à l'accoutumée, chacun de nous sait exactement quel rôle il doit jouer pour préparer notre espace pour la nuit. Ce soir, au menu : une pluie orageuse pour bercer notre sommeil, de délicieux cèpes que nous avons cueillis plus tôt, et un moment consacré aux soins de nos pieds endoloris après cette longue journée de marche.

       

   

 

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