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Au bivouac de Mantet
À notre arrivée au bivouac de Mantet, nous sommes accueillis par une averse orageuse dense et battante. Malheureusement, le site est déjà occupé par de nombreuses tentes, et l'ambiance qui s'en dégage ne nous convient guère. Les tentes installées ne semblent pas appartenir à des randonneurs, et les occupants ne montrent aucun signe d'envie de tisser des liens d'amitié. Les regards échangés sont froids et distants, laissant présager une rencontre avec des individus marginaux. Nous décidons donc de partir à la recherche d’un autre emplacement.
Après quelques centaines de mètres, nous trouvons un petit promontoire, à l'abri et au calme, parfaitement situé pour éviter toute inondation en cas de pluie. Alors que nous sommes en train de monter notre tente et de ranger nos affaires, l’inévitable se produit : l’orage éclate avec une violence inouïe, nous forçant à nous réfugier sous la tente. Pendant plus d'une heure et demie, nous sommes assaillis par un véritable déluge. Heureusement, notre toile de tente, de très bonne qualité, résiste. L’effroi est à son comble lorsque nous entendons les craquements terrifiants de la foudre frappant le sol tout autour de nous. Nous nous sentons comme des cibles potentielles, en danger, notre sort suspendu à un fil.
L’orage, d'une longueur et d'une intensité éprouvantes, finit par se calmer, nous laissant épuisés mais soulagés. Après avoir effectué notre toilette et pris notre repas auprès d'un feu, contre toute attente vif et réconfortant, nous nous glissons dans nos duvets. Nous nous disons que le pire est passé, mais nous sommes loin de nous douter que le pire est en réalité devant nous. Des roulements de tambours sourds annoncent l’arrivée d’un autre orage, encore plus violent que le précédent. La nuit ajoutant son lot de sensations avec le son et les éclairs, pluie, vent et foudre semblent s’être donné rendez-vous pour tester notre résistance au stress. Exténués, nous finissons par sombrer dans le sommeil, arrachés aux éléments déchaînés.
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