E1-J4

28 juin 2011

'Même pas peur du vent!!!"

"Descente à la frontale et dans le vent"

Au Bivouac dit du"vent"

Vendredi 21 avril 2006. Ce quatrième jour s'annonce inédit ; il débute très tôt, bien avant l'aube. À 1h00 du matin, alors que nous sommes plongés dans un sommeil fragile, un grondement sonore précède une rafale de vent impétueuse qui nous tire brutalement de nos rêves. Le climat a pris un virage inattendu, et ce n'est manifestement pas en notre faveur. Notre campement, situé à une centaine de mètres sous le col de Buztanzelay, se trouve dans une zone où le passage étroit entre deux massifs accélère et intensifie les bourrasques. Le vacarme s'intensifie, donnant l'impression d'une mer en furie déferlant à côté de nous. Notre tente subit les assauts répétés du vent, et le doute commence à nous envahir. Un coup d'œil vers le ciel, encore majoritairement étoilé à ce stade, ne nous rassure guère. Nous décidons de reconsidérer la situation à 5h00 du matin. Lorsque cette heure fatidique arrive, le vent n'a pas faibli et le ciel s'est voilé. Sans plus attendre, nous démontons précipitamment notre bivouac et entamons notre marche dans l'obscurité, guidés uniquement par la lumière tremblante de nos lampes frontales, tout en luttant contre des vents toujours aussi redoutables.

Du Bivouac du "vent" à St-Etienne-De-Baïgorry

La descente en direction de St-Etienne-de-Baïgorry s'effectue avec une extrême prudence, les conditions météorologiques étant loin d'être clémentes. Le vent rugit toujours et le ciel s'est considérablement assombri, laissant planer une lourde incertitude quant à la suite de notre périple. Nous nous trouvons à un carrefour de décisions : d'une part, nous pouvons choisir de dévier de notre itinéraire initial sur le GR10 pour rejoindre directement St-Jean-Pied-de-Port en empruntant une voie routière plus sécurisante. D'autre part, nous pouvons parier sur notre endurance et poursuivre l'aventure sur le GR10 en direction de St-Jean-Pied-de-Port, en passant par le Pic de Munhoa qui culmine à 1021 mètres. Le choix est difficile et chargé d'implications, notamment parce que notre sécurité est en jeu.

"Le pont romain du village"	à St-Etienne-de-Baïgorry Le ciel, qui était auparavant couvert et venteux, s'est métamorphosé en un panorama bleu, bien que toujours balayé par le vent. Nous ne nous attardons pas ; après un bref ravitaillement en produits locaux et quelques clichés photographiques pour immortaliser l'instant, nous prenons la décision résolue de continuer notre aventure sur le GR10 en direction du Pic de Munhoa.
"En quittant ST Etienne de Baigorry..."	"... nous montons rapidement..."	"...pas aprés pas"

"long chemin vers le pic"

Au Pic de Munhoa

Mission accomplie ! Il est 12h30 et les conditions météorologiques restent stables, nous permettant de franchir sans encombre le défi du jour. Du sommet, nous bénéficions d'une vue époustouflante sur St-Jean-Pied-de-Port, situé 850 mètres plus bas et à une distance de 9 kilomètres.

Optant pour un cadre légèrement moins exposé, nous choisissons de prendre notre repas 200 mètres en contrebas du pic.

"Pas trop fatigués. :-) "

"vue sur St Jean pied de Port en bas"

Du pic de Munhoa à St-Jean-Pied-de-Port

Bien que la route soit encore longue, elle semble s'écouler à une vitesse surprenante sous nos pieds douloureux et nos jambes fatiguées. Pourtant, nos esprits sont légers, portés par une joie retrouvée et un sens de l'accomplissement. Nous nous surprenons à éclater de rire de temps en temps, mesurant avec émerveillement le chemin que nous avons déjà parcouru depuis notre point de départ à Hendaye, il y a seulement trois jours.

Arrivés dans la vallée, quelques kilomètres avant St-Jean-Pied-de-Port, nous nous accordons un moment de pause bien mérité. Nous nous arrêtons à la terrasse d'un petit bar typiquement basque pour savourer une bière rafraîchissante. Ce répit nous donne aussi l'occasion de discuter de la prochaine étape de notre aventure grandiose.

"Alors, Nico, à quand la prochaine étape?" "Le plus tôt sera le mieux!" "Très bien, alors rendez-vous dans quatre mois !"

"Descente bucolique"

"Après l'effort le réconfort!"

"On a bien fait de partir tôt car le temps change vite sur Munhoa"

"Passage historique"

à Saint-Jean-Pied-de-Port

Nous mettons le cap sur le camping municipal, où la météo, fidèle à son caractère capricieux, nous accueille avec une averse orageuse. Après avoir courageusement installé notre tente sous les gouttes, nous profitons d'une douche chaude bien méritée. Revigorés, nous partons à la découverte de la charmante ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, imprégnant nos sens de son atmosphère unique. Le dîner au restaurant constitue la cerise sur le gâteau de cette journée mouvementée, et nous nous retirons pour une nuit bien méritée à 21h30.

Ah, un détail à ne pas oublier! Notre séjour au camping est agrémenté par une rencontre singulière avec deux randonneurs atypiques venant du pays "des barres énergétiques." Une petite anecdote qui ajoute une touche d'excentricité à cette journée déjà riche en émotions.

Au terme de cette quatrième journée, l'esprit léger mais le corps fourbu, nous nous accordons un moment pour contempler le chemin parcouru. Du tumulte des éléments à l'effort intense en passant par les paysages à couper le souffle, cette journée fut riche en expériences diverses et contrastées. Si les éléments ont mis notre détermination à l'épreuve, ils ont aussi intensifié notre sentiment de connexion avec la nature. Et si chaque montée a réclamé son tribut de douleurs musculaires, chaque sommet nous a récompensés avec des panoramas inoubliables.

Ce soir, à Saint-Jean-Pied-de-Port, nous réalisons que cette étape de notre aventure n'est que le prélude à de nouvelles découvertes et de nouveaux défis. Alors que nous échangeons sur les étapes à venir, nos yeux brillent de l'excitation de l'inconnu, du plaisir de l'effort et de la beauté de l'exploration. La journée peut avoir été difficile, mais l'esprit de l'aventure nous anime plus que jamais, et c'est avec une impatience à peine voilée que nous envisageons la suite de notre périple.