E3-J11

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"notre panneau favori"	Etsaut Samedi 28 juillet 2007, 8h00 sonne au clocher et nous posons enfin le pied à Etsaut, niché à une altitude de 600 mètres. Le ciel azuré s'étend au-dessus de nous et une douceur matinale enveloppe l'air. Cependant, notre énergie est déjà entamée par la longue nuit que nous venons de passer. Partis de Mont-de-Marsan aux premières heures de la journée, à 3h00 précisément, nous avons fait un détour pour déposer une voiture à Luz-Saint-Sauveur, notre point d'arrivée prévu. Puis, nous avons pris la pittoresque mais sinueuse route des cols pour arriver ici. C'est donc avec un mélange de fatigue et d'enthousiasme que nous ajustons nos sacs à dos, verrouillons la voiture et prenons congé d'Etsaut pour entamer notre nouvelle aventure.

de  Etsaut  au Chemin de la Mature Ouf, quel poids ! Nos sacs à dos sont chargés de provisions pour une semaine et pèsent l'équivalent d'un âne mort—entre 23 et 25 kilogrammes. Nos jambes se font lourdes, et nos corps peinent à se réchauffer. Même le faible dénivelé qui nous mène au chemin de la Mature devient un révélateur immédiat de notre état physique. Cependant, nous ne sommes pas alarmés. Nous avons la confiance que notre corps s'adaptera progressivement à ces nouvelles exigences et contraintes.			"une petite pause est la bienvenue"
	"chemin long et éprouvant" "taillé dans la roche au 17ème"	"à flanc de montagne..." "le chemin de la mâture..."	"Eric fait semblant de ne pas souffrir"

"un peu d'ombre..."	du Chemin de la Mature  au  Col d'Ayous Le Chemin de la Mature est une voie sculptée à même la montagne au XVIIIe siècle. Ce tracé a été réalisé pour faciliter le transport des troncs d'arbres, destinés à devenir les mâts des bateaux de l'époque. La pente sur cette partie de notre route est abrupte, le chemin est étroit et certains passages sont vertigineux. Nos corps semblent crier sous l'effort : nos cœurs palpitent à toute vitesse et nos tempes battent la chamade. La sueur commence à perler sur nos visages, signe que nos organismes sont en pleine phase d'adaptation. Au fur et à mesure de notre ascension, l'air s'épaissit de chaleur tandis que le soleil atteint son apogée. La nature autour de nous est un festival de couleurs et de vie, avec des fleurs à perte de vue et une myriade d'insectes qui vaquent à leurs occupations. Finalement, nous parvenons, pas à pas, au Col d'Ayous, situé à une altitude dépassant les 2200 mètres.
"explosion florale	"montée vers le col"	"bientôt l'arrivée au col

au Col d'Ayous Suite à notre ardue ascension du Col d'Ayous, nous sommes récompensés par une vue époustouflante qui s'offre à nous sous un ciel d'azur. Le Pic du Midi d'Ossau, majestueux dans sa grandeur, culmine fièrement à 2884 mètres d'altitude, comme une sentinelle silencieuse surplombant le paysage. Plus près de notre point d'observation, les trois lacs d'Ayous — Gentau, Miey, et Roumassot — se lovent harmonieusement contre les flancs de la montagne, telles des gemmes bleues incrustées dans un écrin de verdure et de pierre. Enfin, nous trouvons un moment de répit, un instant de pur bonheur où nous nous asseyons pour nous reposer — et la sensation est celle d'être aux portes du paradis.			"vue de rêve sur l'Ossau et les lacs d'Ayous"
		"suivez le guide"	"nico se remet d'un petit coup de fringale"

"quelle chance, le beau temps est avec nous"	du Col d'Ayous à Gabas Revigorés par une pause déjeuner méritée à proximité du Col d'Ayous, nous entamons avec enthousiasme notre descente en direction de Gabas. Le ciel se couvre graduellement de nuages bienveillants, qui nous préservent des rayons ardents du soleil. L'humeur est indubitablement au beau fixe. Épuisés mais satisfaits des efforts de la matinée, nous nous offrons le luxe d'une sieste réparatrice de 30 minutes au Pont de Bious. Au réveil, nous nous sentons rechargés, prêts à reprendre la route et à refaire le monde en discutant de tout et de rien : « blablabla... ». Cependant, une ultime épreuve nous attend : la longue portion de route goudronnée entre le Lac de Bious-Artigues et Gabas met à rude épreuve nos pieds déjà meurtris. Mais cela ne parvient pas à entamer notre moral, car nous savons que chaque pas nous rapproche de notre destination.
"un jour j'irai là haut"	"1/2 heure de sieste ici!"

Bivouac à Gabas Il est près de 18h00 lorsque nous repérons enfin l'endroit parfait pour notre bivouac. Juste avant d'atteindre Gabas, le GR10 bifurque de la route, serpentant à gauche pour longer un muret de pierre discret. Nous franchissons ce muret et nous nous trouvons en territoire bovin. Les vaches, quelque peu inquiétantes, semblent déconcertées par notre intrusion sur leur pâturage. Ignorant leur mécontentement apparent, nous nous faisons aussi discrets que possible et descendons pour trouver un site de bivouac idyllique. L'endroit dispose de tout ce que nous recherchons : de l'eau à proximité, un sol plat pour nos tentes, et même la possibilité de faire un feu. Après une journée longue et éprouvante, l'heure est enfin venue de nous détendre. Nous nous débarrassons de la boue et de la transpiration, savourons un repas bien mérité et nous préparons pour une nuit réparatrice. À peine avons-nous touché nos sacs de couchage que nous sommes emportés dans le sommeil. Il est 21h00, et dans cette atmosphère paisible, à l'ombre des montagnes et sous le regard lointain des vaches, nous nous endormons comme des loirs, remplis d'une étrange mais douce sensation de plénitude. Ce fut une journée d'efforts, de découvertes et de petits miracles naturels. Les corps sont fatigués, mais les esprits sont vivifiés. À cet instant, la montagne est notre maison, et c'est en elle que nous trouvons un repos bien mérité.			"Du feu, un terrain plat, de l'eau la recette d'un bon bivouac"