E3-J15

17 juin 2011

"nous quittons le lac de Gaube sur la pointe des pieds"

Lac de Gaube

Mercredi 1er août 2007, à l’aube, les premières lueurs du jour nous réveillent à 5h00. La nuit fut étonnamment agréable, bercée par un vent chaud soufflant du sud. Comme à l’accoutumée, nous exécutons notre routine matinale avec une précision méthodique. Après un petit déjeuner revigorant, nous rangeons nos équipements et démontons notre tente. Une heure plus tard, nous sommes sur pied, prêts à reprendre notre marche, tandis que le lac demeure dans la quiétude de l’aube. Au loin, d’autres tentes semblent encore bercées par le sommeil de leurs occupants.

"nous laissons le lac derrière nous"

"la mise en jambe est difficile aprés la distinguée de la veille"

du Lac de Gaube au refuge des Oulettes

Le sentier grimpant vers le somptueux Vignemale se révèle être d'une difficulté modérée. L'aube dévoile progressivement le jour, révélant un ciel d'azur, et surprenamment, la température est douce, même à cette altitude. Nous avons la chance de croiser un groupe d'isards, qui, profitant de la tranquillité matinale, se délectent de touffes d'herbe fraîche et verdoyante.

0782___vignemal_au_petit_matin
"Lente progression vers le Vignemal"

"Izard au petit matin"

"montée vers le refuge des Oulette"

"Arrivée au pied du géant Vignemal"

"la hourquette d'Ossoue..."

du refuge des Oulettes à la Hourquette d'Ossoue

Au refuge des Oulettes, nous croisons un éventail de randonneurs et d’alpinistes, tous déterminés à conquérir le majestueux Vignemale, qui s’élève devant nous, culminant à plus de 3298 m d’altitude. Nous ne nous accordons pas de pause et nous attaquons immédiatement l’ascension raide qui mène à la Hourquette d'Ossoue. Le paysage se transforme, devenant entièrement minéral; nous voilà entrés dans le royaume de la haute montagne. Les pierres imposantes exigent de nous une vigilance constante. Il est crucial de ne pas perdre de vue les marques rouges et blanches du GR10. Nous parvenons finalement à la Hourquette, où une affluence notable se fait sentir. Certains s'aventurent vers le sommet tandis que d’autres en redescendent, mais nous semblons être les seuls à emprunter le GR10…

"...point culminant du gr10 à 2734m"

"...vue vers l'Est, vers Gavarnie"

de la Hourquette d'Ossoue au Barrage d'Ossoue

Peu après le passage de la Hourquette d'Ossoue, nous rencontrons le refuge de haute altitude de Baysselance. Les environs sont intégralement jonchés de rochers; la descente s’avère technique et ardue, nécessitant une concentration sans faille. Soucieux de préserver nos forces, nous nous accordons des haltes fréquentes pour nous hydrater et nous alimenter; hors de question de succomber à une défaillance ou à la chaleur. Une chute en ces lieux serait impardonnable, le risque d'accident est omniprésent. La chaleur est accablante lorsque nous parvenons au barrage d'Ossoue, où nous dénichons un lieu pour déjeuner. Hélas, l'ombre est inexistante, réduisant notre plaisir. Les rayons brûlants du soleil nous détournent de l'idée d’une petite sieste réparatrice en ces lieux. Déçus et peu reposés, nous optons donc pour une reprise immédiate de notre marche.

"penser à boire souvent!!"

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"descente vers le refuge de Baysselance"

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"l'atmosphère s'alourdi, il fait plus chaud"

"arrivée sur la barage d'ossoué"

du Barrage d'Ossoue à Gavarnie

La descente vers Gavarnie, bien qu’effectuée sous un soleil de plomb, n'est techniquement pas très ardue mais se révèle être particulièrement longue. Nos pieds sont meurtris par la marche et nous optons pour une pause, nous reposant sur l’herbe asséchée par le mois d’août. Cependant, le ciel se couvre graduellement. Le soleil joue à cache-cache derrière d’épais nuages menaçants, laissant présager une possible averse. L’idée d’un orage imminent nous inquiète et nous accélérons le pas vers Gavarnie, où nous faisons halte au refuge (Les Granges de Holle). Malheureusement, l'accueil y est glacial, le personnel semble indifférent à notre présence, manifestant une préférence pour une clientèle différente. Ce lieu ne se prête pas à l’accueil des randonneurs mais semble plutôt être un hôtel pour touristes conventionnels. Insatisfaits et déçus par l’accueil, nous continuons notre route, à la recherche d'un lieu propice au bivouac.

"On est pas bien là?"

"les pieds aérés!"

"paysage...

...bucolique"

Bivouac à Gavarnie

Alors que le jour décline et que l’inquiétude d’un orage potentiel monte, nous passons un long moment à chercher un endroit adéquat pour bivouaquer. Grâce à notre carte détaillée au 1:25000, nous suivons l'ancien tracé du GR10, bravons des pentes boisées abruptes, risquons des chutes et enjambons de volumineux troncs d'arbres couchés sur notre chemin. Après des recherches approfondies, nous trouvons finalement l’endroit idéal, directement sur le tracé du GR10, à la sortie de Gavarnie. Si seulement nous avions suivi le nouveau tracé du GR10 plutôt que d’essayer de prendre l'ancien ! Nous dénichons enfin un lieu plat avec du bois pour faire un feu et un torrent à proximité. L’atmosphère est sereine, et contre toute attente, la soirée se déroule sans l’apparition d'un orage.

La journée, marquée par des moments de tension et d'insatisfaction, s'achève dans une quiétude surprenante. Les craintes d'une intempérie ont cédé la place à la sérénité d'un bivouac idyllique, bercé par le murmure apaisant du torrent voisin. Le feu crépite doucement, réchauffant nos corps fatigués, tandis que les étoiles scintillent dans le ciel dégagé, témoin silencieux de notre petit bonheur sauvage. Cette recherche éprouvante pour un lieu de repos semble n’avoir été qu’une étape nécessaire pour apprécier d’autant plus le calme et la beauté du lieu trouvé, un sanctuaire isolé où la nature règne en maître. C’est avec un sentiment de paix et une certaine gratitude envers la nature que nous nous endormons, enveloppés dans la douce mélodie de la nuit en montagne.

"Du plaisir, rien que du plaisir!"