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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
15 juin 2011

E4-J17

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jour17

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Le vendredi 1er août 2008, nous optons pour un départ en fin d’après-midi à partir de Mont de Marsan, aux alentours de 16h00. Disposant de deux voitures, nous amèneons la première à Eylie d’en Haut en Ariège, qui sera le point d’arrivée de notre aventure. Par la suite, nous retournons à Luz-St-Sauveur, le lieu de départ de notre expédition, avec le second véhicule. Après ce long trajet, ce n’est qu’aux environs de 23h30 que nous réussissons à monter notre tente dans un camping à Luz-St-Sauveur.

De Luz-St-Sauveur au Boulou

Samedi 2 août 2008, nous levons l’ancre de Luz-Saint-Sauveur à 6h15, alors que l’aurore peine à éclairer le paysage. La nuit a été brève mais suffisamment régénératrice. Dès le début, une montée exigeante nous conduit à la crête de Couret. Les chemins, étroits et tapissés de verdure, imprègnent nos pantalons et chaussures d'une fraîche rosée. Toutefois, ceci importe peu ; le temps est sublime, la température agréable et le ciel arbore un bleu éclatant. La journée démarre donc sous les meilleures auspices.

Sur le plan physique, nous nous sentons prêts à relever le défi. Nous sommes conscients que la route menant au lac d’Aumar sera éprouvante et longue, alors nous dosons nos efforts.

 

De boulou à Barèges

Première halte de la journée et premier apport énergétique de cette quatrième étape, il est 9h00. Nous avons le privilège d’avancer sous l’ombre protectrice de la montagne. La température s'élève progressivement et nous ne sommes pas impatients de nous immerger dans la lumière ardente du soleil. Nous empruntons de magnifiques sentiers, baignés d'ombre et bordés d'arbres, qui nous mènent tout en douceur vers Barèges.

0835 - Au boulou
       
 

A Barèges

Nous franchissons les portes de Barèges vers 11h00. Une boulangerie accueillante croise notre route, où nous nous procurons du pain croustillant et des chocolatines gourmandes avant de reprendre notre chemin sans tarder. En parcourant Barèges, sur le tracé du GR10, nous tombons sur un gîte d’étape charmant, agrémenté de décorations délicates et attrayantes.

       

 
De Barèges au lieu dit les "Granges"

À notre étonnement, le tracé du GR10 est dévié de l'autre côté de la route. Au lieu de s'avancer à travers la forêt à droite du gave (en montant vers les granges !), nous empruntons un chemin splendide qui serpente à travers de vastes et magnifiques prairies verdoyantes situées à gauche du cours d’eau. Nous sommes maintenant sous le soleil, mais le panorama est assurément à la hauteur de nos attentes. Nous rencontrons de charmantes granges et d’autres constructions pittoresques. Une légère brise d'été nous préserve encore de la chaleur. L’heure du déjeuner approche à grands pas, et nous recherchons un coin ombragé où nous installer.

 

0852 - Gite à Barèges 

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0857 

Pause repas au lieu dit « granges »

C'est sous l'ombre bienveillante d'un grand arbre, au bord du gave, que nous choisissons de faire halte pour notre pause déjeuner. Avec un plaisir palpable, nous délaçons nos chaussures et glissons nos pieds dans nos sandales. Pendant que nous préparons notre repas, des voiles de parapentes se dessinent au loin, glissant paisiblement dans les cieux. Leur proximité avec les parois rocheuses nous étonne. En admirant ces montagnes environnantes, nous prenons conscience de la chance inouïe que nous avons d’être ici !

Au vu du dénivelé et de la distance qu'il nous reste à parcourir jusqu'au lac d'Aumar, nous résolvons qu'une pause supplémentaire à mi-chemin serait judicieuse pour équilibrer un peu la journée. Alors, il est temps de ranger le matériel de cuisine, de remettre nos chaussures et de reprendre la route.

Nous en sommes au kilomètre 15, et il nous reste encore 10 kilomètres à parcourir, avec un dénivelé supplémentaire de plus de 1100 mètres positif.

       

Des « granges » jusqu’à la cabane d’Aygues cluses

Nous laissons derrière nous les pistes de ski de la station de Barèges, contournons un jardin botanique, puis délaissant finalement la route, nous nous enfonçons dans la montagne. Nous débutons l'ascension laborieuse vers la cabane d'Aygues Cluses, située au bord du lac de Coueyla gran. La montée, bien qu'elle soit régulière, s'avère être interminable. Nous avançons sur un sentier pierreux, somme toute agréable et d'une beauté sans égale. De nombreux cours d'eau et zones humides rafraîchissent l'air, alourdi par le soleil d'une après-midi estivale. Notre route traverse des massifs de sapin, longe de charmants ruisseaux et offre de multiples sites propices au bivouac.

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Pause à la cabane d’Aygue Cluses

Selon notre plan, nous optons pour une pause prolongée à la cabane d’Aygue Cluses. Celle-ci se dévoile à nous, nichée au bord d’un petit lac et entourée de prairies d’altitude. Nous nous installons près du lac, pour faire sécher notre tente et pour nous détendre un moment dans ce cadre idyllique. À l’ordre du jour : sandales, baignade, éclats de rire et barres énergétiques. Après une heure de farniente, nous remballons nos affaires et quittons ce lieu apaisant pour entamer l'ascension du col de Madaméte, situé à 2509m d’altitude.

       

De la cabane d’Aygue Cluses au col de Madaméte

Le chemin qui se présente à nous est d’une technicité redoutable, la montée, interminable, et le soleil, impitoyable, intensifie la difficulté. Néanmoins, le panorama qui s’offre à nous justifie chaque goutte de sueur. Nous traversons les lacs de Madaméte, et notre seul regret est de ne pouvoir nous y plonger, la contrainte du temps nous pressant de rejoindre notre destination finale au lac d’Aumar. Après 1h40 de labeur intense, nous atteignons enfin le col, nos jambes engourdies, soulagés d’avoir surmonté cette rude épreuve. Au sommet du col, c’est avec émerveillement et ravissement que nous contemplons le splendide massif du Néouvielle, surplombé par le pic éponyme, qui s’élève majestueusement à plus de 3000 mètres d’altitude. Derrière nous, nous laissons la chaîne des crêtes de la Pègue, avec, en toile de fond, le pic du Midi de Bigorre. Nous franchissons les portes de notre prochaine aventure : le massif de Néouvielle. Dans la vallée, de vastes lacs majestueux trouvent refuge, confinés mais coexistant en harmonie dans cet écrin naturel. Malgré leur imposante grandeur, chacun d’eux semble trouver une place naturellement ordonnée dans ce paysage montagneux.

 
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Du col de Madaméte au lac d’Aumar

Depuis le col, le lac d’Aumar, notre destin final, semble à portée de main. Cependant, compte tenu de l'épreuve prolongée de la journée, le périple vers le lac se révèle être un redoutable défi. Franchir les imposants blocs de roche au niveau du Gourg de Rabas nous rend humble, nous remémore notre insignifiance, tels des brins de paille éphémères, face à l'immensité souveraine de la montagne. Plus nous nous aventurons dans la descente, plus le lac semble jouer à l'insaisissable, se dérobant toujours un peu plus loin dans la distance.

     

Bivouac au lac d’Aumar

Après une journée pleine de défis et de merveilles, nous arrivons finalement au lac d’Aumar aux environs de 19h00, épuisés mais satisfaits. Nos corps, fourbus, aspirent à un moment de détente, à un plongeon rafraîchissant dans les eaux tranquilles du lac, à l’installation de notre tente et à un repas réconfortant. Malheureusement, l'idée de s'entourer de la chaleur et de la lumière d'un feu de camp doit être abandonnée; nous sommes au cœur d’un parc naturel, où le respect de la biodiversité et de l'environnement prime. La réglementation stricte du parc ne nous permet pas de perturber la quiétude des lieux avec un feu.

La fatigue qui enveloppe nos membres semble intensifier la beauté sereine qui nous entoure. Chaque bruit, chaque souffle de vent résonne comme un écho de la nature vivante et imperturbable. Le coucher du soleil sur le lac est un spectacle d’une rare beauté, une symphonie de couleurs qui se reflètent dans les eaux calmes, nous offrant une toile changeante de nuances et de lumière. C’est un moment de contemplation profonde et de reconnaissance, une récompense pour nos efforts, une opportunité pour se reconnecter à la nature et soi-même. Le murmure du vent et le clapotis de l'eau contre les rivages sont nos berceuses, et le ciel étoilé, notre tableau de rêves. Même sans le crépitement d’un feu de camp, la nature offre sa propre mélodie, et nous nous endormons avec des cœurs pleins de gratitude et des esprits imprégnés de paix.

 
       

 

 

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