Arrivée à Bagnières de Luchon (km 92)
Dès nos premiers pas à Bagnères de Luchon, l'attrait d'une terrasse de café nous devient irrésistible. L'épuisement se fait ressentir. Entre l'envoi de notre courrier, quelques appels à nos proches, et le plaisir simple d'une bière fraîche, nous reprenons quelque peu nos esprits. Après un bref passage à la supérette, la question du bivouac s'impose. Notre allure se fait plus lente à travers les rues de la ville. L'idée du camping ne nous séduit guère, et notre regard scrute chaque coin à la recherche du lieu idéal pour la nuit. C'est au détour d'un parc que nous trouvons un endroit discret, certes moins sauvage qu'à notre habitude, mais proche d'une source d'eau et à l'abri des curieux. Mais alors que le ciel s'assombrit menaçant, le grondement de l'orage se rapproche. La lourdeur de l'atmosphère est palpable, et même si l'on espère une délivrance par l'éclat de l'orage, il décide finalement de nous épargner. Alors que la nuit s'installe, une pluie douce commence à tomber, berçant nos esprits épuisés plutôt que de nous rafraîchir. À 21h30, sous cette mélodie naturelle, nous nous laissons emporter dans les bras de Morphée.
La journée fut longue et exigeante, marquée par une chaleur accablante et les défis physiques du chemin. Mais malgré ces défis, il y a ce sentiment de satisfaction qui prévaut, cette gratification d'avoir réussi, d'avoir dépassé ses limites. L'arrivée à Bagnères de Luchon a apporté une douce pause, un moment de réconfort dans un cadre urbain. Et même si le lieu de bivouac de ce soir est moins sauvage que d'habitude, il offre un abri, une sécurité. La pluie qui tombe est comme une caresse, un rappel que la nature est imprévisible, mais aussi bienveillante. Chaque goutte est une berceuse, chaque souffle d'air, une promesse d'une nouvelle aventure demain.
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