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De la cabane de Tariolle à Esteiches
La route s'étire devant nous, sinueuse et longue, en descendant vers Esteiches. Chaque pas résonne de fatigue, chaque pierre semble plus pointue, chaque tournant nous fait espérer la fin de cette descente. À mi-chemin, le gîte d’Esbint se dresse comme une pause bienvenue, une oasis de tranquillité avec son architecture pittoresque et son charme authentique. Mais nous continuons, guidés par notre destination.
Lorsque nous rejoignons finalement la petite route goudronnée, c'est une autre surprise qui nous attend. Nos amis les patous, ces protecteurs infatigables des troupeaux, marquent à nouveau notre chemin. Ils sont là, comme des sentinelles imposantes, avec leurs regards pénétrants et leur attitude défensive.
Devant nous, un obstacle vivant : un troupeau de brebis occupe la totalité du sentier. Nous sommes pris en tenaille entre l'immobilité du troupeau et la vigilance des patous, ce qui crée une tension palpable. Les minutes s'étirent, semblant durer une éternité. La confrontation avec les chiens est intense, presque électrique. Chaque mouvement est pesé, chaque regard échangé semble chargé de sens.
Mais la patience, le respect et une dose de persuasion finissent par jouer en notre faveur. Par un étrange tour de magie – ou peut-être simplement une compréhension mutuelle – l'un des chiens semble accepter nos intentions pacifiques. Ses aboiements deviennent moins menaçants, son attitude moins rigide. Et, comme pour accompagner ce moment de grâce, le troupeau se met en mouvement, ouvrant la voie et nous offrant un passage tant attendu.
Avec un soupir de soulagement et une dernière salutation respectueuse à nos gardiens canins, nous reprenons notre route, le cœur léger et le pas plus assuré. Une nouvelle aventure s'achève, et avec elle, une histoire à raconter.
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