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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
7 juin 2011

E5 -J25

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jour25

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Du refuge d’Aouen au sommet du Cap des Lauses

Ce dimanche 2 août 2009, les premières lueurs de l'aube trouvent nos paupières encore closes. C'est à 7h15 que nous décidons de quitter l'abri réconfortant de la cabane d’Aouen. À l'extérieur, un épais brouillard enveloppe le paysage, nous plongeant dans un univers ouaté et mystérieux. Malgré la visibilité limitée, la douceur du climat est un réconfort.

À peine avons-nous quitté l'abri que la montagne nous met au défi : 200 mètres de dénivelé à gravir. Nos muscles, encore endoloris par les efforts de la journée précédente, crient leur mécontentement à chaque pas. Pourtant, avec une détermination inébranlable, nous progressons lentement mais sûrement vers le Cap des Lauses. À chaque foulée, l'eau envahit un peu plus nos chaussures, transformant ce moment de conquête en une marche résolument humide.

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Du sommet du Cap des Lauses jusqu'au col de Laziès

Poursuivant notre aventure montagnarde, nous empruntons un sentier qui serpente le long des flancs escarpés, jouant délicatement avec les courbes de la montagne. Malgré son aspect parfois vertigineux, la visibilité réduite par le brouillard nous prive du panorama vertigineux en contrebas. Notre chemin monte et descend en cadence, comme si la montagne souhaitait nous offrir une danse rythmée de montées et de descentes.

La brume, omniprésente, flotte autour de nous, parfois si épaisse qu'elle engloutit tout sur son passage. Par moments, une percée fugitive nous offre un aperçu d'un ciel bleu, où le soleil tente timidement de percer le voile cotonneux. Mais tout aussi rapidement, la nuée nous reprend dans son étreinte, dense et mystérieuse, nous poussant presque à courber l'échine, comme pour mieux respecter l'aura mystique du lieu.

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De la crête du Col de Laziès à l'ombre mystérieuse de l'étang d'Ayes

À peine franchi le seuil du col, plongé dans une brume épaisse, la pente nous invite à dévaler vers l'étang d'Ayes. Le sentier, tantôt parsemé de pierres, tantôt de terre, nous défie de par sa technicité. Alors que nous approchons du lac, une légère déception nous envahit face au paysage noyé dans le brouillard. L'eau, invisible mais palpable, semble narguer nos sens.

Mais la montagne, toujours pleine de surprises, nous offre un cadeau inattendu. Comme une diva révélant soudainement son visage sous les feux de la rampe, le brouillard s'écarte, dévoilant pour quelques précieuses secondes la splendeur de l'étang. Le ciel d'un bleu profond et un soleil éclatant se jettent sur la scène, nous éblouissant de leur beauté. Rapidement, nous immortalisons ce spectacle impromptu. Ce lac, autrefois dissimulé, nous offre une révélation presque dramatique.

Cependant, le caprice de la nature est éphémère. En un clin d'œil, un épais voile brumeux redescend, replongeant le lac dans son mystère. Nous repartons, le cœur léger, emportant avec nous un fragment de ce moment magique, tel un trésor dérobé au temps.

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Du Lac d’Ayes à l’étang de Bethmale

Emmitouflés dans une brume persistante, parfois drapés de fines gouttelettes qui s'apparentent à une pluie légère, nous entamons la descente vers l'étang de Bethmale. Si la longueur de la descente met à l'épreuve nos jambes, la majestuosité des bois environnants nous offre un dépaysement absolu. Le voile de brume enveloppe les arbres, les métamorphosant en sentinelles d'un monde mystique.

Le passage à la cabane du col d'Auèdole est un interlude paisible sur notre chemin. Cet abri solide, niché au cœur de la montagne, nous évoque une halte parfaite pour une nuit étoilée, loin des tumultes du monde.

Mais le charme opère véritablement lorsque nous traversons la couche nuageuse, laissant derrière nous ce rideau de brume. Et là, s'ouvre devant nous l'étang de Bethmale, avec son eau paisible et son pourtour sinueux. Sa forme circulaire, bordée par un chemin invitant, en fait un lieu prisé pour les excursions dominicales. Familles, promeneurs et randonneurs de tous horizons y convergent, animant ce paysage naturel de leurs éclats de rire et de leurs discussions.

Bien que l'heure du déjeuner nous rappelle à l'ordre, l'effervescence des lieux nous pousse à continuer notre marche. Nous sommes en quête de tranquillité, d'un coin isolé où nature et sérénité règnent en maître.

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De l’Etang de Bethmale au Col de la Core

À travers la richesse et la sérénité de la forêt qui nous enveloppe, l'idée de nous restaurer sous l'ombrage des arbres géants s'impose. Le climat, imprévisible et capricieux, décide cependant d'alterner son scénario. Les premières gouttes, tels des messagers d'une averse imminente, s'abattent délicatement sur nous. Sans abri à l'horizon, l'épaisseur des feuilles devient notre seul refuge. Cette pause repas, bien que précipitée, se déroule dans une atmosphère imprégnée du parfum humide de la terre et de l'écho lointain des gouttes.

Mais la pluie, impertinente, intensifie son rythme, nous forçant à quitter notre abri naturel. Nos ponchos s'enroulent autour de nous, tentant vainement de repousser cette pluie battante qui semble vouloir danser avec chaque pas que nous faisons. Nous avançons, presque en harmonie avec ce déluge, jusqu'au Col de la Core.

Là, comme pour nous récompenser de notre ténacité, la nature offre une surprise délectable : un trésor de framboises et de myrtilles juteuses, gorgées de soleil. Ces petites baies, sucrées et fraîches, deviennent le symbole de notre persévérance face aux aléas de la météo. Elles célèbrent, en quelque sorte, la fin de l'averse et la suite de notre aventure.

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Du Col de la Core à la cabane de Tariolle

Le ciel, d'un gris doux et uniforme, veille sur nous tandis que nous empruntons la descente. La pluie a cessé ses caprices, laissant derrière elle une atmosphère fraîche et agréable. Chaque pas est léger, presque joyeux, nous menant plus vite que prévu à notre prochaine escale : la cabane de Tariolle.

Ce havre de paix, niché au cœur de la montagne, semble avoir vu passer bien des voyageurs. Le petit livre d'or, posé sur une table rustique, en est le témoin silencieux. Feuilletant ses pages, nous y découvrons les récits, les espoirs et les remerciements de ceux qui nous ont précédés. Chaque mot, chaque dessin, raconte une histoire, une aventure, un moment figé dans le temps. Nous prenons un moment pour nous imprégner de ces souvenirs, peut-être même pour y ajouter le nôtre.

Mais le temps presse, et l'appel de la route se fait sentir. Nous savons que le chemin devant nous est encore long. Avec une dernière pensée pour la cabane et son livre d'or, nous reprenons notre marche, déterminés à affronter ce que la nature nous réserve encore.

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De la cabane de Tariolle à Esteiches

La route s'étire devant nous, sinueuse et longue, en descendant vers Esteiches. Chaque pas résonne de fatigue, chaque pierre semble plus pointue, chaque tournant nous fait espérer la fin de cette descente. À mi-chemin, le gîte d’Esbint se dresse comme une pause bienvenue, une oasis de tranquillité avec son architecture pittoresque et son charme authentique. Mais nous continuons, guidés par notre destination.

Lorsque nous rejoignons finalement la petite route goudronnée, c'est une autre surprise qui nous attend. Nos amis les patous, ces protecteurs infatigables des troupeaux, marquent à nouveau notre chemin. Ils sont là, comme des sentinelles imposantes, avec leurs regards pénétrants et leur attitude défensive.

Devant nous, un obstacle vivant : un troupeau de brebis occupe la totalité du sentier. Nous sommes pris en tenaille entre l'immobilité du troupeau et la vigilance des patous, ce qui crée une tension palpable. Les minutes s'étirent, semblant durer une éternité. La confrontation avec les chiens est intense, presque électrique. Chaque mouvement est pesé, chaque regard échangé semble chargé de sens.

Mais la patience, le respect et une dose de persuasion finissent par jouer en notre faveur. Par un étrange tour de magie – ou peut-être simplement une compréhension mutuelle – l'un des chiens semble accepter nos intentions pacifiques. Ses aboiements deviennent moins menaçants, son attitude moins rigide. Et, comme pour accompagner ce moment de grâce, le troupeau se met en mouvement, ouvrant la voie et nous offrant un passage tant attendu.

Avec un soupir de soulagement et une dernière salutation respectueuse à nos gardiens canins, nous reprenons notre route, le cœur léger et le pas plus assuré. Une nouvelle aventure s'achève, et avec elle, une histoire à raconter.

       

 

Au bivouac du pont

Après une journée jalonnée d'épreuves et de découvertes, c'est avec un mélange de soulagement et d'émerveillement que nous tombons sur ce lieu de bivouac idyllique. Situé près du murmure apaisant d'un gave, l'endroit offre un véritable havre de paix, malgré la proximité d'une route qui, de temps à autre, nous rappelle la civilisation.

L'inconfort de mes nouvelles chaussures, bien trop rigides pour le chemin emprunté, n'est plus qu'un lointain souvenir face à ce tableau parfait. L'éclat argenté du torrent, la douceur du terrain sous nos pieds fatigués, et la promesse d'un feu réconfortant pour la soirée font naître en nous un sentiment d'immense gratitude.

Nous nous affairons rapidement, l'installation de notre campement devenant un rituel bien rodé. Pendant que l'un s'occupe de rassembler le bois mort pour alimenter le feu, l'autre prépare la zone où nous dresserons notre tente. La nature environnante nous offre généreusement tout ce dont nous avons besoin.

À la tombée de la nuit, le feu crépite joyeusement, émettant une chaleur bienvenue qui enveloppe nos corps et nos esprits. Nos vêtements, témoins silencieux des épreuves du jour, se sèchent doucement à la lueur des flammes. Nous partageons nos rations en silence, chaque bouchée prenant une saveur particulière dans ce cadre enchanteur.

Le doux murmure du gave, les éclats sporadiques du feu et la quiétude du moment forment une symphonie naturelle. Une fois de plus, la nature nous rappelle sa grandeur et sa générosité. Nous nous endormons sereinement, bercés par ces mélodies, impatients de découvrir ce que le lendemain nous réserve.

 
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