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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
6 juin 2011

E5-J26

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jour26

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De Esteiches, Couflens de Betmajou puis à Estours

Le lundi 3 août 2009, bien avant que la plupart des montagnards ne se soient éveillés, nous avions déjà quitté la chaleur de nos sacs de couchage. Avant que le jour ne commence vraiment à pointer, nous étions déjà en train de savourer notre petit déjeuner, à la lueur timide du matin naissant. À 6h20, le camp était replié, et nous nous mettions en route, avec le ciel couvert comme toile de fond.

Malgré le voile nuageux, l'air était doux et l'ambiance matinale avait cette tranquillité que nous avions appris à chérir. Partant d'Esteiches, nos pas nous ont menés le long d'une route tranquille en direction de Couflens de Betmajou. La route serpentait à travers les montagnes, ses courbes nous guidant tranquillement jusqu'au charmant petit hameau d'Estours. Le contraste entre la quiétude matinale et le revêtement goudronné de la route était saisissant, mais cela n'a fait que renforcer notre appréciation de ces instants paisibles avant que la montagne ne s'anime à nouveau.

 

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"Inlassablement, mètres après mètre..."

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"...nous progressons toujours et encore..."

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"dans cette merveilleuse nature"

 

 

 

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De Estours au vallon d’Artigues

En quittant Estours, l'empreinte de l'homme se fait de moins en moins présente. La route cède sa place à une piste rustique, elle-même remplacée par un chemin naturel bordé d'herbe verdoyante. Le sentier, progressivement ascendu, serpente à proximité du torrent d'Estours. Les sonorités de la civilisation s'estompent pour laisser le champ libre aux chuchotements de la nature et au tumulte du cours d'eau.

L'écho lointain d'un meuglement annonce notre rencontre inattendue avec un troupeau de vaches. Elles nous observent de leurs grands yeux curieux, et l'exiguïté du chemin nous pousse à devenir de temporaires bergers, les guidant avec nous le temps d'un bout de chemin.

Au-dessus de nous, le ciel d'un bleu lumineux joue à cache-cache avec quelques nuages tenaces, blottis contre les sommets. Puis, comme pour couronner notre marche, la majestueuse cascade d'Arcouzan dévoile ses eaux tumultueuses, annonçant l'entrée du vallon d’Artigues. Devant un tel spectacle, notre marche s'interrompt quelques instants, nous offrant un moment d'émerveillement face à la splendeur de la nature.

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"sentier ombragé"

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"un petit pont bien fragile"

 

 

 

Du vallon d’Artigues à la cabane d’Aula

En pénétrant plus profondément dans le vallon d’Artigues, une sensation d'immersion totale dans la nature sauvage nous envahit. Au bout de ce vallon encaissé, le Mont Vallier, gardien du cirque d’Aula, domine de sa majestueuse stature. C'est à ses pieds que la cabane d’Aula se dresse, semblant n'attendre que des voyageurs en quête de répit.

Comme pour accentuer le mystère de ce lieu, les nuages montent peu à peu, nous enveloppant dans un épais manteau de brouillard. Cet écrin cotonneux rend notre marche à la fois mystique et mélancolique. La cabane d’Aula, dès lors, n'est pas seulement une escale pour notre repas, mais aussi un refuge face aux éléments. Nous y trouvons un abri, une parenthèse dans notre périple. Nos affaires trempées s'étalent, cherchant à retrouver un peu de leur sécheresse originelle.

Mais le temps ne s'arrête pas, et après une pause bienfaisante, nous nous sentons revitalisés. En sortant, le brouillard semble vouloir s'effacer, nous offrant une légère clarté. Devant nous, le chemin s'élève encore, menant au couret des Etangs. La montagne nous rappelle qu'elle est pleine de défis, et nous sommes prêts à les relever.

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"le paradis existe aussi sur terre"

   

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"rien ne vaut cette vue"

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"instants magiques, inoubliables"

 

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De la cabane d’Aula au Couret des Etangs

Chaque pas est mesuré, chaque respiration est sentie. Le brouillard, tel un rideau, nous enveloppe et nous prive de la beauté extérieure, nous obligeant à une introspection. Les sons de nos pas sur le sol mouillé, notre souffle régulier et les murmures de la nature sont nos seuls repères.

Mais tout à coup, ce voile qui nous cachait la beauté du monde s'écarte. C'est un spectacle presque irréel qui s'offre à nos yeux ébahis. Les sommets grandioses, baignés d'une lumière douce, surgissent derrière nous, semblables aux montagnes mystiques des peintures chinoises. Leur majesté s'impose, et le Mont Vallier, en particulier, s'érige comme un gardien éternel de ces terres. Nicolas, transporté, trouve les mots pour le décrire, évoquant des paysages lointains de l'Asie. L'instant est fugace mais intense, gravant en nous une image inoubliable.

Mais la montagne, dans sa grande sagesse, nous rappelle qu'elle est constamment changeante. Le brouillard revient, aussi dense qu'avant, et nous replonge dans son mystère. Nous poursuivons notre chemin, avec l'espoir de nouveaux instants magiques, gardant en nous ce précieux souvenir du Mont Vallier révélé dans toute sa splendeur.

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"allez, un peu de sérieux"

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"le brouillard se déchire"

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Du Couret des Etangs au col de Pause

La nature a ses charmes, mais aussi ses caprices. Si la montée vers le Couret des Etangs avait été un voyage vers l'inconnu, orné d'éclats de beauté, la descente vers le col de Pause s'annonce plus ingrate. Nos pieds foulent des pistes rudes, sans l'ombre de la magie précédente. Les pas sont mécaniques, sans la douce mélodie du sentier naturel.

La brume, autrefois mystérieuse et fascinante, semble maintenant un fardeau. Elle obscurcit tout sur son passage, nous privant de la beauté de l'étang d'Areau. Une merveille de la nature réduite à une simple ombre par la densité de la brume.

Cependant, malgré ce brouillard omniprésent, une lumière intérieure éclaire notre chemin. Le souvenir de ce moment où le ciel s'est ouvert, dévoilant un panorama d'une beauté à couper le souffle, reste vivace dans nos esprits. C'est cette étincelle, cette parenthèse enchantée, qui nous guide et nous porte vers le col de Pause. Chaque pas nous rappelle que derrière chaque nuage, chaque obstacle, se cache une beauté inattendue, prête à surgir quand on s'y attend le moins.

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"descente vers le col de pause"

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"tu crois qu'ils nous ont repérés?"

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"là haut sur la montagne"

 

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"pause à pause"

Du col de Pause au camping d’Angouls

Après avoir gravi des sommets brumeux et dévalé des pistes rocheuses, le col de Pause nous accueille comme une oasis. C'est l'endroit parfait pour s'arrêter, s'étirer et reprendre notre souffle. Allongés sur le doux tapis d'herbe, nous nous abandonnons à l'écoute du vent, du chant des oiseaux, du doux murmure de la nature. Une parenthèse paisible au milieu de notre aventure.

Mais la route continue, et la douleur qui s'installe dans mes pieds me le rappelle cruellement. Chaque pas est une épreuve, une danse entre la douleur et la détermination. Les sentiers d’Angouls, bien que plus fréquentés, ont ce charme pittoresque, serpentant au milieu de la verdure. Les arbres semblent nous saluer au passage, et le chant des ruisseaux nous accompagne doucement.

À l'approche d'Angouls, l'idée d'une nuit sous une toile de tente, dans le confort d'un camping, devient de plus en plus séduisante. C'est ainsi que nous nous retrouvons au camping d’Angouls. Simple et sans prétention, ce petit coin de paradis terrestre offre tout ce dont un randonneur fatigué peut rêver : un endroit pour se reposer, la promesse d'un bon repas et la chaleur d'une communauté bienveillante.

Nous montons notre camp, prenons une douche revigorante et nous préparons à savourer une nuit bien méritée, bercés par les doux chants de la nature.

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Nuit au camping d’Angouls

Il est intéressant de voir à quel point un lieu peut avoir différentes significations pour différentes personnes. Pour certains, ce camping est un havre de paix, une évasion de la vie quotidienne. Pour d'autres, c'est une simple escale, un endroit pour reposer la tête avant de poursuivre leur voyage. Pour nous, le camping d’Angouls est un mélange de ces deux sentiments.

Bien sûr, le cadre est magnifique. Niché au milieu de la nature, avec le chant des oiseaux et le murmure des arbres, c'est une véritable bouffée d'air frais. Mais la réalité du camping est un peu plus prosaïque. La tente est plantée rapidement, et pendant que nous nous installons, nous pouvons observer les autres campeurs, venus de divers horizons, partageant des histoires et des rires, préparant leur repas ou lisant tranquillement un livre.

La douche, bien que tiède, est tout de même une bénédiction après une longue journée de marche. L'eau, bien que provenant d'un mince filet, a le don de revigorer et de rafraîchir. Les sanitaires, cependant, laissent à désirer. Les traces d'usure sont évidentes, et un nettoyage en profondeur ne serait pas du luxe.

L'une des choses les plus plaisantes de ce camping est le petit magasin où l'on peut acheter du pain frais. Rien ne vaut le goût d'une tranche de pain encore chaude, avec une légère couche de beurre ou de confiture, pour rappeler les plaisirs simples de la vie.

La nuit tombe rapidement, et le camping s'endort doucement, chaque campeur retrouvant son petit cocon pour la nuit. Nous nous blottissons dans nos sacs de couchage, écoutant le doux murmure de la nature et laissant nos esprits vagabonder avant de sombrer dans un sommeil profond, prêts pour une nouvelle journée d'aventure.

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