E5-J27
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de Couflens au col de la Serre du cot Le village de Couflens s'évanouit rapidement derrière nous alors que nous empruntons un chemin improbable, comme si la nature et l'homme avaient conclu un pacte pour guider les randonneurs à travers les passages les moins attendus. À peine sommes-nous sortis de l’enclave silencieuse du village que le chemin nous mène, de façon surprenante, à traverser un jardin privé. Les parfums des fleurs locales et le chant des oiseaux nous enveloppent, rendant cette intrusion presque irréelle. Mais la nature reprend vite ses droits. Les vestiges d'une civilisation domestiquée cèdent la place à une végétation luxuriante et indomptée, évoquant la nature sauvage qui prédomine dans cette région. Le gîte d’étape de Labouche se profile à l'horizon, signalant la fin de notre petite escapade bucolique et le début d’un défi qui va mettre notre endurance à rude épreuve. Le chemin qui se dessine devant nous est, en effet, intimidant. Une montée vertigineuse s'élève devant nous, disparaissant dans la forêt d'un vert dense. Les arbres géants tendent leurs bras vers le ciel, offrant une ombre bienvenue tout en masquant la pente abrupte. Chaque pas est une conquête, chaque mètre gagné est une victoire sur cette montagne qui semble ne jamais vouloir se laisser dompter. L'humour nous sauve, comme souvent lors de moments difficiles. Les lacets qui devraient adoucir notre montée semblent s’être évanouis, nous offrant un chemin presque vertical que nous gravissons avec une combinaison de détermination et de rires nerveux. La nature, dans sa grandeur, nous offre aussi des témoignages poignants du passé. Le hameau de la Bourdasse, abandonné, nous rappelle l’histoire de ces montagnes, peuplées autrefois par des âmes robustes et déterminées. Enfin, après un effort titanesque, nous débouchons au col de la Serre du Cot. Le soleil, dans toute sa splendeur, nous accueille, irradiant la montagne et nos visages épuisés mais rayonnants de bonheur. Les premières gouttes de sueur perlent sur notre front alors que nous nous imprégnons de la beauté et de la sérénité du lieu. |
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Du col de la Serre du Cot à Crouzillou Après avoir surmonté l'ascension exigeante vers le col de la Serre du Cot, nous amorçons la descente vers Crouzillou. Les sentiers sinueux bordés d'arbres nous offrent un paysage forestier des plus charmants. Chaque tournant révèle une nouvelle facette de cette nature luxuriante. Au détour d'un virage, nous tombons sur un groupe de randonneurs enjoués, leurs sacs à dos chargés de souvenirs de leur trajet depuis Banyuls. Les échanges avec eux sont chaleureux et instructifs. Nous partageons nos expériences, conseillant et recevant des recommandations pour la suite de notre aventure. Puis, la pente s'adoucit, révélant un paysage vallonné doux et apaisant. Cette plaine, comme une récompense après les efforts précédents, nous mène par un chemin champêtre jusqu'au hameau pittoresque de Crouzillou. |
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De Saint Lizier au lieu de repas après Pouech À la sortie de Saint Lizier, le chemin serpente entre les prairies et les bosquets, guidé par le murmure lointain de la rivière. Alors que le soleil culmine dans le ciel, étendant ses rayons chauds sur la terre, la silhouette du village de Pouech commence à se profiler à l'horizon. Après quelques minutes de marche, un coin idyllique s'offre à nous : un champ verdoyant bordé par le gave, à l'ombre de quelques grands arbres. C'est le lieu parfait pour une pause déjeuner. Les affaires sont rapidement étalées à même l'herbe pour profiter des rayons du soleil et sécher. L'eau fraîche du gave, chantant sa mélodie apaisante, nous invite à y tremper les pieds. La fraîcheur de l'eau contraste agréablement avec la chaleur de l'après-midi. La prairie semble si accueillante et le clapotis de la rivière si berçant que nous nous laissons emporter par la douceur du moment. Un instant de détente, une petite sieste à l'ombre des arbres, sur cet écrin de verdure. Mais bien que le repos soit délicieux, la conscience de la distance qu'il nous reste à parcourir nous rappelle à l'ordre. Avec un soupir de regret, nous reprenons nos sacs et nos bâtons de marche, prêts à poursuivre l'aventure. |
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Du lieu de repas vers Guzet-Neige Au loin, le défi de Guzet-Neige se dresse. Rien que d’y penser, nos muscles se raidissent un peu, anticipant l’ascension à venir. Il est vrai que 800 mètres de dénivelé sur une si courte distance auraient de quoi effrayer même le randonneur le plus aguerri. Cependant, chaque pas est récompensé par une beauté naturelle. Les arbres forment un doux voile qui tamise la lumière du soleil, offrant une ombre bienvenue à notre progression. La fraîcheur des ruisseaux, qui se croisent sur notre chemin, donne l'opportunité de se rafraîchir, que ce soit en y trempant nos pieds ou en remplissant nos gourdes. Les témoignages du passé jalonnent le chemin : des granges, autrefois remplies de vie, témoignent d'une époque où la montagne résonnait du bruit des troupeaux et des chants des bergers. Les murets de pierres, patiemment assemblés, racontent des histoires d'efforts et de travail acharné dans ces terres difficiles. L’arrivée à Guzet-Neige marque un contraste avec la sauvagerie du trajet. La station de ski, même en dehors de la saison, dégage une certaine sérénité. Le cadre n’a pas la grandeur des stations plus prestigieuses, mais il détient un charme propre. Après une ascension aussi épuisante, l’endroit nous apparaît presque comme un oasis, où chaque randonneur peut se permettre de reprendre son souffle avant de repartir à l'aventure. |
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Du col d’Escots à la passerelle de Bazets La nature, dans toute sa splendeur sauvage et imprévisible, nous rappelle toujours qu’elle détient les rênes. Ainsi, lorsqu’au départ du col d’Escots, le paysage que nous avions anticipé ne correspond pas à ce que la carte semblait décrire, une brise d'inquiétude effleure nos esprits. Mais l’aventure, c'est aussi s'adapter à l’imprévu. Le sentier se transforme rapidement en un défi technique. Les pieds cherchent instinctivement le meilleur appui parmi les pierres, les racines et les ruisseaux qui traversent notre chemin. Les cascades du Fouillet, dont le doux murmure nous parvient bien avant de les voir, ajoute à la complexité du parcours. Mais chaque obstacle surmonté renforce notre lien avec la nature. La beauté brute et la sérénité des cascades, presque cachées dans ce recoin sauvage, nous offrent un spectacle à la fois majestueux et mélancolique. Le fait qu'un lieu aussi splendide soit si isolé des regards rend l'expérience encore plus précieuse. Le soleil descend lentement, chaque rayon traversant la canopée marque un peu plus notre fatigue. Le corps commence à ressentir chaque heure passée sur le sentier, chaque dénivelé, chaque glissade. La recherche d'un lieu pour bivouaquer devient une quête urgente. La passerelle de Bazets apparaît finalement comme un havre de paix. L'odeur humide du bois, le doux bruit de l'eau en contrebas, et la vue apaisante de la cabane éloignée nous invitent à conclure cette journée marathon. Nous dressons notre camp en remerciant silencieusement la nature pour ses défis, ses merveilles, et ce moment de répit bien mérité. |
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Bivouac à la passerelle Bazets Le camp s'installe presque mécaniquement, nos corps connaissent à présent chaque étape pour monter le bivouac après tant de journées sur le sentier. La passerelle de Bazets offre un environnement à la fois sauvage et apaisant. L’odeur du bois humide se mêle à celle de l'herbe fraîchement coupée et au parfum de l'eau de montagne. Le frémissement du torrent tout proche accompagne nos mouvements, comme une musique de fond qui résonne en harmonie avec la nature qui nous entoure. C'est revigorant de se laver dans cette eau fraîche, elle a cette faculté de chasser la fatigue, d'effacer les douleurs et de redonner une nouvelle énergie, même si ce n'est que pour quelques instants. La lumière du feu se reflète dans nos yeux, elle danse sur nos visages et projette des ombres mouvantes sur la tente. Le repas, même simple, a un goût de gourmet après une journée aussi éprouvante. Chaque bouchée est une récompense, chaque gorgée hydrate et rafraîchit. La fatigue prend le dessus sur l'envie de contempler les étoiles ou d'écouter les bruits de la nuit. La nature, dans sa générosité, nous offre son berceau, la douce mélodie du torrent, le gazouillis lointain d'un oiseau nocturne et le frémissement des feuilles. Ces sons, cette ambiance, constituent la plus douce des berceuses. Nous nous laissons envelopper par cette symphonie nocturne et sombrons dans un sommeil profond et réparateur. |
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