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GR10.fr - La grande traversée des Pyrénées
3 juin 2011

E5-J29

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Du bivouac de Coumebière au port de Saleix

Le jeudi 6 août 2009, alors que la lueur de l'aube commençait à peindre le ciel, nous avons levé le camp de Coumebière. L'orage tumultueux de la nuit s'était dissipé, comme enchanté par la magie de l'aurore. La lumière argentée de la pleine lune se reflétait sur les sommets ariégeois, offrant un spectacle majestueux. La fraîcheur du matin nous enveloppait, créant des conditions de marche parfaites. Animés par la détermination de rejoindre le col avant que le premier rayon de soleil ne frappe la terre, nous avons accéléré le pas, gravissant les virages sinueux avec une énergie renouvelée. Malheureusement, malgré nos efforts soutenus, le soleil, un peu taquin, s'était déjà glissé derrière un épais manteau de nuages à notre arrivée au port de Saleix. Une légère déception, certes, mais le voyage en lui-même en valait la peine.

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 Du Port de Saleix au refuge de Bassiès

Depuis le port de Saleix, nous avons suivi un sentier s'élevant progressivement en direction de l’étang d’Alate. Bien que le ciel se pare d'un bleu pur, d'imposants nuages distants jouent à cache-cache avec le soleil, offrant un spectacle d'ombres et de lumières sur les reliefs. Le sentier, parsemé de pierres et rocailleux, ondule harmonieusement sur les flancs de la montagne. Puis, après ces montées, il nous guide doucement en descente vers notre destination, le refuge de Bassiès.

Le refuge de Bassiès est une structure d'accueil spacieuse. Il est judicieusement situé à proximité des lacs de Bassiès, qui, malgré leur beauté naturelle, servent également de retenues pour la production d'électricité. Le paysage est à couper le souffle : une succession de lacs étincelants, nichés dans des écrins de verdure, offrant une vue panoramique qui émerveille le regard. Une pause ici est une communion avec la splendeur des Pyrénées.

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Du refuge de Bassiès à Marc

Après une pause ressourçante au refuge de Bassiès, nous nous engageons sur le sentier longeant les lacs scintillants. Ces étendues d'eau sont le témoignage du génie humain, transformant et apprivoisant la nature pour créer des réservoirs d'eau qui, grâce à des systèmes ingénieux de canalisations, alimentent des centrales hydroélectriques.

La descente vers le village de Marc s'avère être une expérience de contrastes. La première partie nous conduit sur un chemin de terre sinueux, où chaque virage semble être une épreuve d'endurance. Au fil de notre progression, nous croisons de nombreux aventuriers, montant en file indienne, l'énergie des premières heures du jour les propulsant vers les lacs.

La seconde moitié du parcours se distingue radicalement de la première. Nous empruntons un ancien aqueduc, aujourd'hui recouvert d'une dalle de béton. Cette marche, bien que pittoresque avec la montagne comme décor, est moins agréable pour nos pieds qui ressentent chaque aspérité de la surface bétonnée.

Lorsque les premières maisons de Marc se dessinent à l'horizon, c'est avec un mélange de soulagement et d'émerveillement que nous atteignons notre destination en fin de matinée, nos pieds marqués par cette descente singulière.

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Pause repas à Marc

La chaleur de la mi-journée s'intensifie. Intrigués par la petite chapelle de Marc, nous décidons de lui rendre visite, espérant y trouver un havre de paix et de fraîcheur. À l'intérieur, la fraîcheur de ses murs de pierre nous enveloppe, offrant un contraste bienvenu avec la chaleur extérieure. Nous y savourons quelques instants de quiétude.

Poursuivant notre quête du lieu idéal pour notre pause déjeuner, nous sommes récompensés par la découverte d'un coin pittoresque à quelques encablures de la chapelle. Sous le couvert ombragé de grands arbres, et bercés par le murmure d'un torrent à proximité, nous installons notre campement éphémère. La combinaison du repas, de la détente et d'une petite sieste à l'ombre nous revigore, nous préparant pour la suite de l'aventure.

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de Marc à la cabane de Prunadière 

Alors que l'après-midi avance, le mercure semble déterminé à atteindre de nouveaux sommets. La reprise du sentier est laborieuse, en grande partie à cause de la perspective de l'imposant dénivelé qui se dresse devant nous. D'emblée, la pente se révèle redoutable, avec les typiques montées abruptes ariégeoises qui nous font rapidement gagner en altitude. La chaleur accablante nous enveloppe, et notre sueur perle abondamment.

Résolus, nous poursuivons notre ascension, gardant à l'esprit l'importance de l'hydratation pour ne pas fléchir. Fort heureusement, une fois franchie cette montée ardue, le chemin devient plus clément. Serpentant au flanc de la montagne, il ondule doucement, offrant des montées et des descentes modérées au rythme des caprices du relief. La forêt environnante se révèle dans toute sa splendeur, avec ses parfums envoûtants qui nous rappellent la richesse de la nature.

Finalement, alors que nos jambes commencent à ressentir la fatigue, la silhouette accueillante de la cabane de Prunadière apparaît à l'horizon, telle une promesse de repos bien mérité.

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A la cabane de Prunadière

Épuisés, nous franchissons le seuil de la cabane de Prunadière. La lourdeur de l'air ambiant, chargé d'humidité, nous enveloppe, et l'obscurcissement du ciel évoque la menace d'orages pour la soirée. Poussant doucement la porte massive du refuge, une touchante surprise nous accueille. Sur la table rustique, un petit mot manuscrit, accompagné d'une délicate sculpture d'enfant, se détache. Il nous rappelle que cette montagne est aimée et chérie par beaucoup d'autres avant nous.

Le message, simple et enfantin, dit : "Ce refuge est sous la garde de deux petits loirs. Si vous avez de la chance, vous pourrez les voir. Tout comme nous, ils se nourrissent de fruits et de graines, et respectent notre sommeil. Alexis, 9 ans."

Ce geste, empreint d'innocence et de bienveillance, nous émeut profondément. Nous nous accordons un moment de réflexion, assis dans le calme de la cabane, bercés par le murmure lointain de la montagne. Après cette pause introspective, nous rassemblons nos affaires, refermons précautionneusement la porte derrière nous, et reprenons notre chemin, le cœur léger.

 
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 De la cabane de Prunadière à Artiès

Notre sentier serpente encore quelque temps le long des flancs montagneux avant d'amorcer une descente abrupte en direction du charmant village d'Artiès. Tout au long de la descente, nous sommes enveloppés par de splendides sous-bois, où trônent des arbres anciens et imposants, formant une voûte verdoyante au-dessus de nos têtes.

Alors que nous progressons, un couple de randonneurs croise notre chemin, échangeant avec nous quelques plaisanteries et informations météorologiques. Ils nous préviennent d'un front pluvieux à venir dans les jours suivants. Bien que la nouvelle nous pèse un peu, nous accueillons cette perspective avec résignation. Après tout, les caprices de la météo font intrinsèquement partie de notre périple. Et puis, en repensant à notre trajet depuis Hendaye, nous réalisons à quel point Dame Nature nous a jusqu'ici majoritairement épargnés de ses humeurs pluvieuses.

Bientôt, les premières maisons d’Artiès se dessinent à l'horizon. Le murmure du torrent nous guide, et notre attention se tourne maintenant vers la quête d'un lieu idéal pour bivouaquer.

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Au bivouac d’Artiès

Après une longue journée de marche, notre arrivée au bivouac d’Artiès coïncide avec les prémices du crépuscule. Le terrain, bien que plat, demande un travail d'aménagement. Nous devons aplanir les touffes d'herbe haute qui se dressent anarchiquement. Fatigués, le poids du jour dans les jambes, nous ne pouvons qu'observer le ciel azuré s'obscurcir progressivement sous le voile de nuages menaçants. Les premières gouttes éparses viennent parsemer nos visages, tandis qu'une lourdeur atmosphérique s'installe, augurant un orage imminent.

Malgré ces signes peu encourageants, nous parvenons à installer notre campement. Un feu crépite bientôt, sa chaleur est presque excessive en cette soirée déjà étouffante, mais sa lueur rassurante éloigne les moustiques envahissants. Nous nous attablons autour de lui, savourant un repas simple mais réconfortant.

Alors que la nuit tombe, les éclairs lointains zèbrent l'horizon, accompagnés du grondement sourd du tonnerre. Mais étrangement, la pluie se fait discrète, et nous permet de passer la soirée au sec, blottis autour de notre foyer improvisé. Cette ambiance électrique, entre tension et quiétude, confère à notre soirée un caractère presque mystique. Nous nous endormons finalement, bercés par les éléments, conscients et reconnaissants de la chance d'avoir une telle intimité avec la nature.

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